À l’heure du thé ou du café avec vos convives, quoi de plus élégant sur le plateau de service qu’un sucrier accompagné d’une délicate pince à sucre. Outre son esthétique, cet ustensile de la famille des couverts de table facilite la préhension des petits morceaux de cassonade. Cet accessoire qui existe depuis plusieurs centaines d’années a su conserver son apparence, sa fonctionnalité et sa place sur les tables, autant auprès des professionnels que des particuliers.
Pince à sucre
P comme… Pince à sucre
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La pince à sucre, toute une histoire
Il existe différents types de pinces de cuisine. Toutes destinées à un usage alimentaire, elles ont pourtant des finalités diverses. Les pinces de service sont vouées à être utilisées lors de la cuisson pour retourner les viandes, les légumes ou les poissons dans une poêle ou sur un barbecue. Alors que les pinces à dresser sont plutôt utilisées pour la manipulation des aliments chauds lors du dressage. La pince à sucre pourrait entrer dans cette dernière catégorie, permettant de manipuler le sucre sans le toucher avec les doigts. Mais elle a une histoire qui ne tient pas uniquement à cet aspect hygiénique.
Avant d’être vendu sous forme de petits cubes, de rectangles ou de poudre, le sucre se présentait, au 14ème siècle, sous la forme d’un gros pain conique de plusieurs kilos. Dans les épiceries, il fallait alors fendre ces gros morceaux pour obtenir des quantités à vendre au poids. Dans les foyers également, le sucre devait être concassé pour pouvoir être consommé en petites portions.
Dans cette optique, la pince à casser le sucre était constituée à son extrémité de deux mini-hachoirs effilés, lisses ou crantés. Elle s’apparentait à une paire de ciseaux. D’autres modèles, composés d’un pic sur un socle en bois, portaient le nom de pince à sucre de comptoir.
Si les ciseaux à sucre n’avaient plus lieu d’être après l’introduction du sucre cristallisé et du sucre en morceaux, la pince à sucre a quant à elle perduré. Avec ses petites spatules surmontées ou non de griffes aux extrémités, elle ressemble à une pince à glace. Sa fonction est alors simplement de permettre d’attraper les morceaux de sucre blanc ou de cassonade sans les doigts pour les déposer dans un thé ou un café bien chaud.
À la fois intemporel et moderne, ce petit objet conserve une place de choix parmi les tendances déco et présente particulièrement bien sur les tables au restaurant ou à la maison aux côtés du sucrier et de la théière.
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Les différents types de pinces à sucre
Ces accessoires d’art de la table se déclinent en différents modèles, chacun équipé d’un système particulier développé autour de la notion de préhension. Leurs dimensions varient également, étant comprises généralement entre 10 et 20 centimètres.
La pince à sucre classique, aussi appelée pince à sucre bistro, est composée de deux branches simples qui forment un U. Elles se terminent par des surfaces arrondies et plates destinées à saisir les petits bouts. Avec une prise en main rapide, cette pince s’actionne très facilement en appuyant de chaque côté pour agripper le morceau de sucre avec les petites spatules. Tout comme les cuillères à café, les pinces à sucre des services d’argenterie peuvent être ornées de divers décors et poinçons.
La pince à sucre « crabe » ressemble quant à elle à une tenaille miniature. Les branches situées à l’extrémité du manche de la pince s’ouvrent et se ferment au moyen d’un système à ressort. Manipulable elle aussi d’une seule main, elle dispose d’un emplacement pour l’index et le majeur, et d’un bouton poussoir à actionner avec le pouce pour faire fonctionner les mâchoires qui attrapent les carrés de sucre. Les modèles vintages de pince à sucre crabe ont pour certains un manche en argent orné de motifs en relief.
La pince à sucre cigogne est appelée ainsi en raison de sa forme et de ses motifs représentatifs. Elle ressemble au premier abord à des ciseaux tordus. Mais les deux lames forment en réalité une pince qui est également le bec de l’oiseau dont les plumes sont gravées dans le corps de l’accessoire. Elle s’utilise à deux doigts comme des ciseaux, mais au lieu de couper elle attrape. La pince à sucre articulée fonctionne sur le même principe, mais elle est plus ancienne et plus rare, tout comme les ciseaux à sucre.
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Quelle matière privilégier ?
La pincette à sucre est un ustensile qui symbolise les règles du savoir-vivre à l’heure du thé. Si les premiers modèles étaient fabriqués en argent ou en vermeil, permettant aux orfèvres de laisser libre cours à leur imagination, d’autres matériaux s’imposent aujourd’hui.
En grande majorité les pinces de cuisine sont à présent fabriquées en inox. Cet acier constitué de fer, de carbone, de chrome et de nickel est résistant et durable. Il supporte les chutes et ne craint pas la corrosion. Exempt de toute toxicité, l’acier inoxydable est parfaitement adapté à un usage alimentaire.
Les pinces à sucre en inox peuvent également être recouvertes d’une partie en silicone. Ces éléments ajoutent une surface antidérapante aux extrémités de la pince. Les embouts de différentes formes évitent que les petits morceaux ne glissent, remplaçant les minuscules griffes de certains modèles entièrement en inox.
Moins répandues que celles en acier inoxydable, il existe également des pinces de cuisine en bois ou en bambou. Le bois labellisé PEFC certifie que l’article est issu de forêts gérées durablement. Quant au bambou, il s’agit d’une plante à croissance rapide, qui pousse sans eau, sans engrais et sans pesticides. Les pinces à sucre en bois et en bambou sont appréciées pour leur esthétique. Leur entretien est toutefois différent des modèles en inox et silicone qui passent généralement au lave-vaisselle. Pour leur part, les pinces en bois et en bambou ne doivent pas être en contact prolongé avec l’eau.
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