Rond de serviette

L’histoire des ronds de serviette est liée de près à celle des serviettes. Durant l’Antiquité, les Romains avaient pour habitude d’utiliser des serviettes individuelles, que l’on appelait « mappa » en latin. Ces pièces de tissu blanc, parfois ornées de broderies au fil d’or, n’étaient pas disposées à table par les hôtes, mais amenées par les convives eux-mêmes.

Au Moyen-Âge, l’usage de la serviette individuelle a disparu. Les convives s’essuyaient directement sur la nappe, qui a pris différentes formes au fil du temps. La nappe, alors appelée « doublier », fut d’abord pliée en deux et disposée sur une table qui était constituée d’une planche et de tréteaux.

Par la suite, la longuière vint remplacer le doublier : il s’agissait d’un tissu en longueur couvrant uniquement les bords de la table. À partir du 13ème siècle, on vit apparaître des « touailles », à savoir de longues pièces de tissu d’environ 4 mètres chacune, suspendues le long des murs et utilisées aussi bien pour s’essuyer les doigts et la bouche que pour recouvrir les restes des repas.

Il faut attendre le 15ème siècle pour que la serviette de table apparaisse sous une forme plus proche de celle que nous connaissons actuellement. Elle est réservée à la haute société, qui n’utilise pas encore les fourchettes. Les convives s’essuient les doigts dans ces morceaux de tissus, que les domestiques changent tout au long du repas.

Durant la Renaissance, l’usage de la serviette se répand, de même que celui des couverts. À l’époque, les serviettes sont très grandes : les invités, qui portent alors des collerettes, se font nouer ces serviettes autour du cou pour protéger leurs vêtements.

C’est à cette même époque que naissent les arts de la table. On accorde de plus en plus d’importance à la décoration de la table, à l’esthétique de la vaisselle et donc également à celle des serviettes de table, pour lesquelles on développe la technique du pliage.

Au 18ème siècle, les serviettes sont un marqueur du rang social des hôtes. Elles sont brodées, en lin ou en coton damassé, et le pliage est presque devenu un art. Il faut encore attendre un siècle pour qu’apparaissent les ronds de serviette au 19ème siècle. Au même moment, la taille des serviettes diminue, et elles font désormais partie du trousseau des jeunes filles qui s’apprêtent à se marier.

Longtemps réservés aux classes sociales aisées, les ronds de serviette se sont popularisés et ont même été considérés comme trop rustiques et un peu désuets, avant que les créateurs d’accessoires de table ne les revisitent au goût du jour.

Pendant longtemps, les ronds de serviette ont servi à identifier les serviettes des différents membres d’un foyer entre deux machines de linge de maison. Souvent, le prénom était gravé sur le rond de serviette et chaque membre de la famille disposait du sien.

Aujourd’hui, les ronds de serviette ne sont plus systématiquement gravés, et se déclinent en différentes matières. Si le bois est encore très utilisé, les ronds de serviette n’ont plus l’aspect qu’ils avaient à la fin des années 1990. Ils peuvent être très design, épurés ou plus extravagants, asymétriques, discrets ou originaux.

On trouve des ronds de serviette en argent, en bambou, en cuir, en céramique, mais aussi des modèles constitués d’une association de matériaux, comme la résine et le bois. Ils permettent de décorer la table, d’apporter une touche de couleur à une vaisselle blanche ou, lorsqu’ils sont en bois ou en bambou, de souligner l’authenticité des matériaux comme le grès par exemple.

Il existe plusieurs pliages possibles pour présenter joliment une serviette assortie de son rond de serviette.

Si vos serviettes de table sont carrées et suffisamment grandes, vous pouvez opter pour un pliage bouffant. Commencez par déposer la serviette à plat, en la lissant du plat de la main pour éliminer les faux plis. Puis pincez-la par le centre, soulevez-la et laissez les plis retomber pour que le tissu forme un joli drapé.

Il vous suffit ensuite de glisser la serviette dans le rond de serviette par la partie pincée entre votre pouce et votre index. Faites coulisser le rond de serviette pour qu’il remonte de 4 à 5 centimètres, puis donnez du volume aux deux extrémités.

Pour une présentation plus sophistiquée, utilisez la technique de l’éventail. Le tissu doit être assez épais, et avoir suffisamment de tenue pour marquer les plis. Autre condition : vos serviettes doivent être carrées.

Commencez par plier votre serviette en accordéon, en partant du pli central et en formant des plis parallèles de chaque côté. Veillez à alterner le sens des plis pour obtenir l’effet recherché. Une fois les plis effectués, repliez la serviette en deux, de manière à ce que chacune des extrémités se rejoigne.

Faites coulisser le rond de serviette : vous devez avoir une extrémité arrondie, de 3 à 4 cm de longueur, et une partie en éventail, dont vous ajusterez les plis pour plus d’effet.

Pour des repas formels, les serviettes de table en tissu sont à privilégier. Elles sont plus élégantes, plus douces, et il est toujours plus agréable de s’essuyer les doigts et la bouche dans une serviette en tissu de belle qualité que dans une serviette jetable.

Les serviettes en tissu sont également plus écologiques : la quantité d’eau nécessaire à leur entretien est largement inférieure à celle utilisée pour la production des serviettes en papier, sans compter les gaz à effet de serre émis durant le transport de ces dernières.

Toutefois, l’aspect pratique des serviettes en papier est indéniable, et il en existe aujourd’hui une grande diversité de tailles, de motifs, de couleurs et d’épaisseurs. Si vous préférez les serviettes en papier, assurez-vous de choisir des modèles de qualité pour le confort de vos convives.