Verre à eau

Les verres à eau à pied sont ceux qui ont la plus grande contenance parmi tous les verres à pied présents sur la table. En effet, ils doivent permettre aux convives d’étancher leur soif durant tout le repas, sans avoir à se resservir sans cesse.

L’eau n’ayant, contrairement au vin, aucun besoin d’aération ou de mise en valeur des arômes, la forme du verre à eau est avant tout une question de préférence esthétique. Ainsi, le calice, à savoir la partie du verre contenant l’eau, peut être plus ou moins évasé, et la tige plus ou moins allongée. 

Dans un service à la française, les verres doivent être positionnés à droite de l’assiette, en diagonale, par ordre décroissant de grandeur. Le plus grand verre doit être placé tout à gauche de cette diagonale, idéalement au niveau de la pointe du couteau à viande. C’est donc à cet emplacement que l’on retrouvera le verre à eau à pied, qui est celui dont la contenance est la plus importante.

À droite du verre à eau à pied, on trouve les verres à vin rouge, qui sont généralement plus grands que les verres à vin blanc, ces derniers n’ayant pas besoin d’être aérés pour révéler leurs arômes.

Plusieurs verres peuvent être prévus pour le vin rouge, et plusieurs pour le vin blanc : ils seront dans ce cas disposés par ordre de grandeur au sein de chaque catégorie. Lorsque le repas est moins formel, il est possible de conserver le même verre entre différents types de vin, à savoir entre différents vins rouges, ou lors du passage du vin blanc au vin rouge.

La disposition par grandeur décroissante des verres doit permettre au convive de se servir plus facilement, sans avoir à se contorsionner pour attraper un verre plus petit, dissimulé par un verre plus grand.

Lorsque le verre à eau n’a pas de pied, il doit être placé tout à droite, en dernière position, car il sera alors le plus petit des verres disposés sur cette diagonale. Autre exception tolérée : lorsque la table est trop chargée, il est parfois impossible de disposer le verre à eau à pied dans l’alignement du couteau à viande. Dans ce cas, c’est le verre à vin rouge qui se trouvera au niveau de la pointe du couteau à viande, tandis que le verre à eau sera décalé et placé dans l’alignement de la cuillère à dessert. 

Contrairement à ce qui est souvent pratiqué, les verres à pied ne se tiennent pas par le calice, à savoir le récipient en lui-même, mais par la tige. C’est là tout l’intérêt des verres à pied, qui sont ainsi conçus pour permettre au breuvage de ne pas se réchauffer trop vite au contact des doigts sur le verre.

La question de la température de la boisson est primordiale pour le vin, car un vin bu à une température inadéquate ne libèrera pas les mêmes arômes, mais elle est également importante pour l’eau, qui est tout de même plus agréable à boire lorsqu’elle est bien fraîche.

A l’origine, les verres à pied n’avaient pas pour but de préserver les arômes ou la température de la boisson qu’ils contenaient, mais de réduire les risques d’empoisonnement, dont de nombreux aristocrates français furent victimes au 17ème siècle. Les domestiques remplissant les verres à pied avaient alors pour consigne de tenir les verres uniquement par leur pied, pour laisser voir la tige et le calice. Y glisser du poison devint dès lors beaucoup plus complexe! 

Les règles du savoir-vivre, que l’on appelle aussi étiquette, à savoir cet ensemble de normes à respecter en société et, en l’occurrence, à table, s’imposent également en ce qui concerne le service de l’eau.

Même si celui-ci est beaucoup moins codifié que le service du vin, certains principes existent malgré tout. Ainsi, l’eau plate est généralement servie en carafe, tandis que l’eau gazeuse peut être servie en bouteille, celle-ci devant être débouchée devant les invités. La carafe d’eau plate, qu’il s’agisse d’eau minérale ou d’eau du robinet, ne doit être remplie qu’à la dernière minute, juste avant que les convives passent à table, pour être servie bien fraîche.

Traditionnellement, l’eau ne doit pas être servie avant le vin, ni au moment de l’entrée si celle-ci est constituée d’une soupe. Lorsque tous les convives sont servis en vin, vient alors le moment de remplir leur verre à eau. 

Lorsque vous achetez un verre à eau, vous devez faire votre choix parmi trois matières principales : le verre, le cristal et le cristallin. Le verre est le matériau le plus économique des trois, et également le plus répandu. La transparence n’atteint pas celle du cristal, mais elle est tout à fait suffisante pour de l’eau, qui ne nécessite pas que l’on admire sa robe comme on le fait avec le vin.

De la même manière, si un buvant, à savoir la partie du verre sur laquelle se posent les lèvres, très fin est appréciable pour les verres à vin, il n’est pas indispensable qu’il soit aussi fin pour les verres à eau.

Toutefois, si vous choisissez la noblesse du cristal pour vos verres à vin, vous pouvez opter pour un service complet afin de conserver une belle harmonie. Le cristal, obtenu grâce à un mélange de silice, de potasse et de plomb, est connu pour son indice de réfraction très élevé, autrement dit sa grande transparence et son éclat.

Il existe également du cristallin d’excellente qualité, qui constitue un excellent compromis entre le verre et le cristal.

Enfin, vous pouvez vous permettre, pour les verres à eau, une touche de fantaisie en optant par exemple pour du verre teinté, ce qui est moins approprié au vin, car le verre teinté ne permet pas de bien en distinguer la robe.