L’influence de la peinture orientaliste sur la collection « Croisière sur le Nil » est indéniable. À travers nappes et serviettes, les artistes contemporains ont souhaité rendre hommage à un héritage artistique, tout en lui apportant une touche de modernité. Cette collection revisite avec bonheur les thèmes et les styles de l’orientalisme pour offrir une vision de l’Égypte fidèle à son passé, tout en étant tournée vers l’avenir. Elle est le témoignage vivant de ce que les peintres orientalistes ont légué à l’art occidental.
L'influence des peintres orientalistes sur la collection « Croisière sur le Nil »
Le contexte historique de la peinture orientaliste
L’orientalisme ne doit pas être considéré en tant qu’école de peinture, mais plutôt comme un style artistique qui a tiré son inspiration d’une certaine vision de l’Orient et plus particulièrement de la Turquie et de l’Égypte.
L’intérêt culturel pour l’Orient a réellement débuté au XVIIIe siècle avec la parution, en 1704, du 1er volume de la traduction française des Contes des Mille et Unes Nuits, par Antoine Galland. Le roman épistolaire Lettres Persanes de Montesquieu accentuera cette tendance en éveillant l’attention des lecteurs et l’on verra, dès la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les résidences royales se parer de cabinets ou de boudoirs turcs. Il faudra toutefois attendre le XIXe siècle pour que naisse, en Occident, un véritable engouement du public pour l’Orient, renforcé par certains évènements, comme la prise d’Alger par les Français, l’ouverture du canal de Suez…
Cependant, l’éclosion du mouvement orientaliste est surtout due à la Campagne d’Égypte menée par Bonaparte dès 1798, et ce en grande partie grâce au Baron Dominique Vivant Denon, membre de l’expédition en tant qu’archéologue. On lui doit d’ailleurs un livre richement illustré de motifs égyptiens Voyage dans la Basse et la Haute Égypte qui influença les arts décoratifs et l’architecture en France.
Puis, la fascination de l’Occident pour l’Orient s’est éteinte petit à petit dans le courant du XXe siècle, même si les thèmes orientalistes ont perduré jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Il reste cependant un goût prononcé pour son atmosphère et son mystère.
Qui sont les peintres orientalistes ?
De leurs séjours en Orient, ces artistes ont ramené une palette de couleurs très centrée sur des teintes chaudes comme le rouge, le jaune et le brun. Ils ont travaillé les pigments avec persévérance pour obtenir toutes leurs variantes et retranscrire ainsi, sur la toile, le ressenti d’un climat particulier où la lumière intense et la chaleur bouleversent les émotions.
Ces peintres nous entraînent alors dans un voyage fascinant au cours duquel ils ont réussi à saisir les jeux d’ombre et de lumière, mais également les parfums envoûtants, dans des scènes croquées sur le vif. Du Maghreb à l’Égypte, les thèmes sont récurrents avec une recherche constante d’une touche d’exotisme. Ainsi, on y retrouve la femme dans des scènes de la vie intime, au harem ou dans ses appartements. Mais aussi de nombreuses séquences de combats qui prennent place dans des déserts et des oasis.
Certains peintres orientalistes n’ont fait qu’un seul voyage dans ces contrées. Ce fut le cas pour Delacroix, qui a puisé dans ses souvenirs et les croquis et esquisses ramenés pour réaliser ses œuvres. D’autres y ont vécu pendant plusieurs années, comme le peintre anglais Frederick Goodall à qui l’on doit la toile Lumière sur les pyramides. Son amour pour l’Égypte ne faiblira jamais ; c’est pourquoi il peindra cette terre jusqu’à la fin de sa vie.
L’orientalisme a donc joué un rôle crucial sur la façon dont les Occidentaux ont perçu l’Égypte. Certes, ce pays a été dépeint comme un lieu de mystère et d’exotisme, mais cette représentation a eu tendance à stéréotyper et à simplifier les cultures orientales.
L’influence de l’orientalisme sur l’art contemporain
Au fil du temps, ce courant n’a pas cessé d’inspirer de nombreux artistes décidés à exploiter toute la palette des nuances d’exotisme, d’altérité et d’identité culturelle. Preuve en est la persistance de l’égyptomanie bien au-delà de la période de l’orientalisme. On retrouve ce phénomène universel qui décrit la fascination pour la culture de l’Égypte antique et pharaonique dans la réutilisation continue, dans l’art moderne, des thèmes décoratifs de l’Égypte ancienne.
Les atouts incontestables de la collection « Croisière sur le Nil »
La collection « Croisière sur le Nil » réussit à dépasser certains clichés en offrant une vision nuancée et plus respectueuse de l’Égypte. Dès lors, si elle reflète l’influence directe des œuvres orientalistes du XIXe siècle, elle ajoute une touche moderne qui transcende le simple exotisme pour explorer des thèmes plus universels comme le voyage et la découverte. Elle rend un bel hommage aux paysages, à la faune et à la culture égyptienne sans la dénaturer.
Enfin, on remarque que les créateurs de cette collection d’une qualité exceptionnelle ont veillé à intégrer des éléments symboliques et des motifs traditionnels égyptiens, renforçant ainsi le lien avec le passé tout en offrant une nouvelle interprétation.
Article rédigé par
Le Jacquard Français