Savoir-faire d'excellence : les étapes de fabrication des couteaux à Thiers

Savoir-faire d'excellence : les étapes de fabrication des couteaux à Thiers

Savoir-faire d'excellence : les étapes de fabrication des couteaux à Thiers

Cette cité auvergnate est connue pour son titre de capitale française de la coutellerie. Au fil des années les ateliers ont su moderniser leur production pour conserver des parts importantes du marché national, tout en maintenant un savoir-faire d’excellence pour proposer des pièces de coutellerie de très haute qualité. Découvrez les différentes étapes de fabrication des couteaux à Thiers.

Couteau à pain Le Thiers®
Couteau à pain Le Thiers®


Quelles sont les différentes parties d’un couteau ?

Pour bien comprendre les différentes étapes de fabrication d’un couteau, il est important de connaître toutes les parties qui le composent.

La lame
C’est la première partie du couteau. Selon le modèle, la lame répond à différentes caractéristiques en termes de forme, de longueur et de largeur. Elle est composée d’une pointe, d’un tranchant, d’un dos et de deux faces.

Le prolongement de la lame dans le manche permet de différencier les couteaux pleine soie, lorsque la partie métallique s’étend sur toute la longueur du manche, et les couteaux demi-soie lorsque cette partie s’arrête à la moitié du manche.

Le manche
Il peut être fabriqué en bois, en corne ou en matières plastiques. Il se compose de deux parties, assemblées sur la soie par des rivets, des clous ou de la colle. L’angle situé sur le bas du manche se nomme le corbin. Il assure l’ergonomie du couteau.

La mitre
C’est la partie intermédiaire qui sépare le manche et la lame. C’est à cet endroit que se trouve la fameuse abeille du Laguiole par exemple. La mitre est le point d’équilibre qui assure la robustesse du couteau.

Couteaux steak Le Thiers® Art Déco
Couteaux steak Le Thiers® Art Déco

Quelles sont les différentes étapes de fabrication des couteaux de Thiers ?

Les différents processus de fabrication des couteaux à Thiers peuvent intégrer en partie l’utilisation de machines modernes et conserver en même temps des techniques artisanales.

1. La découpe de la lame
Selon le choix du maître coutelier et le niveau de gamme du couteau, la méthode de découpe initiale des bandes d’acier peut varier :

  • Le principe de la forge à chaud consiste à rendre l’acier malléable en le plaçant dans un four à 1150 °C. Les lopins sont ensuite frappés de manière très précise par une matrice montée sur un marteau-pilon d’environ 1000 kg qui leur donne une première forme grossière. La découpe de la forme exacte se fait ensuite sous un découpoir emporte-pièce monté sur une presse à découper.
  • La découpe à froid consiste à sectionner l’empreinte à l’emporte-pièce sur la base d’une tôle métallique plus ou moins fine. C’est la méthode la plus abordable.
  • La découpe au laser est programmée sans aucun outillage à partir d’un dessin du modèle de couteau. Cette technique est plus onéreuse et s’applique surtout aux petites collections.

2. Le traitement thermique de l’acier
Pour obtenir une dureté optimale et une qualité de coupe à long terme, la lame doit subir un traitement thermique dans des fours adaptés aux très hautes températures.

L’opération de trempe doit être réalisée à 1040 °C pour l’acier inoxydable et 820 °C pour l’acier carbone. Les lames sont ensuite plongées dans un bain d’huile pour un refroidissement brutal.

Puis les couteaux sont replacés dans le four, respectivement à 200 °C pour l’inox et 300 °C pour l’acier. Cette opération qui se nomme le revenu permet de conserver une certaine souplesse.

Les lames qui ont subi une déformation sous l’effet de la chaleur doivent être redressées avant la prochaine étape de fabrication.


3. L’émouture
L’émouture consiste à enlever du métal sur les deux parties de la lame afin de préparer le tranchant. Pour obtenir une coupe optimale, la lame est meulée en biseau dans une machine à émoudre afin d’ôter de la matière grâce au frottement de la meule.

Après plusieurs passages sur l’outillage, il est possible d’obtenir différentes sortes d’émoutures : plate, évidée, convexe ou ciseau.

4. Le polissage
Il s’agit de débarrasser la lame de toutes les rayures provoquées par l’émouture. Avec de la pâte à polir et des abrasifs, mais aussi différents outils de formes et d’angles variables, le polissage affine également le tranchant du couteau.

Lors de cette étape, il est possible de donner différents aspects à la lame : polie satinée, polie miroir... Le polissage des tours de lame permet également d’enlever toutes les aspérités pour un rendu lisse et un confort d’utilisation.

COUTEAU CLAUDE THIERS® — GOLFEUR
COUTEAU CLAUDE THIERS® — GOLFEUR

5. L’aiguisage
C’est à ce moment que la lame obtient sa qualité de coupe finale. Selon le modèle de couteau fabriqué à Thiers, l’atelier procède à un affilage lisse ou cranté.

L’affilage lisse est réalisé à partir d’une meule diamant, à la main ou par l’intermédiaire de machines. La lame reste aiguisable au fil du temps.

L’aiguisage micro-denté obtenu de manière artisanale ou mécanique ne permet pas à la lame d’être ré-aiguisée.


6. Le marquage
C’est l’étape de fabrication lors de laquelle le nom du couteau et/ou celui du maître coutelier est apposé sur la lame. Le marquage peut se faire de différentes manières : par gravure dans l’acier ou encore par marquage électrolytique.


7. Le manche et l’assemblage
Une fois que la lame est prête vient la préparation du manche du couteau. Plusieurs méthodes de fabrication sont utilisées selon le matériau :

  • Le façonnage est réservé aux essences de bois ou aux manches en corne véritable
  • L’injection dans des moules s’applique aux matières plastiques telles que le polypropylène

L’assemblage concerne principalement les manches façonnés par usinage. Les manches en bois, en corne ou en acrylique, sont montés sur la lame par collage, clouage ou rivetage.

Les couteaux passent ensuite une dernière étape de polissage de finition, puis un nettoyage et un contrôle qualité.

Article rédigé par Thierry Villotte

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